Smartphone l’oublié

Le Smartphone a-t-il besoin d’être défini à une époque où 65% des français de plus de 12 ans possèdent un smartphone ? Et puis l’aspect quantitatif ne nous intéresse pas vraiment ici, ou alors pas encore. Disons plutôt que nous ne posons pas tous les jours la question de ce qu’est une main. Une main que l’on pourrait entendre comme le premier outil de l’homme, main que l’on complète avec d’autres outils pour parvenir à accomplir telle ou telle tâche. C’est le cas du Smartphone, qui vient se glisser dans une poche comme à la paume de la main, maintenu et manipulé avec les doigts. Représentant de la «société du numérique» par excellence, mêlant différents réseaux et acteurs de la société, il est au cœur de l’économie du numérique que l’on pourrait représenter ici par les entreprises IBM et Apple, comme initiateurs de l’outil et des marchés associés (cf hardware/software/télécommunications). C’est aussi un outil ayant apporté de profonds changements au sein des usages et pratiques de nos sociétés dites modernes (peut-être plus précisément des territoires ayant accès au réseau de télécommunication adapté, en particulier des territoires urbains), comme greffé à notre corps le smartphone est censé nous faciliter la vie pour plusieurs fonctions sociales et usages : communiquer, téléphonie, orientation GPS, besoins ludiques, relation amoureuse, écran vidéo, appareil photo/vidéo, télé-travail, … Et enfin, selon Le Parisien, «Un français sur deux préfère son smartphone au sexe» (reste à savoir la véracité de ce chiffre), comme quoi, il serait bien cet outil devenu « indispensable ».

En somme, le smartphone a révolutionné nos manières de retranscrire le monde au quotidien. Car que faisons nous lorsque nous utilisons un tel outil sinon pour laisser des traces pour nous même et notre cercle sociale qui peut s’étendre désormais potentiellement au monde (telle serait la promesse d’un internet libre et ouvert, espace virtuel où différents « péages » s’installent progressivement entre FAI – producteurs/distributeurs de contenus – usagers, je vous invite à lire cet article autour de ces changements à venir où libéralisme est trop souvent confondu avec liberté). Derrière ce mot traces se dessine la nécessité d’interprétation et de transcription de notre rapport au monde. Le besoin d’exprimer ce que nous interprétons, pour entendre ce que l’autre à apporter, échanger, transformer, évoluer à notre première interprétation, et ainsi de suite. C’est aussi le cas de ce blog qui répond à ce besoin comme peuvent le faire des fonctionnalités du smartphone. Idiome d’une époque marchande, les communautés du numérique sont ainsi représentées, qu’il s’agisse des études sur les pratiques du smartphone par une communauté ethnique/population/classes, sur les usages au quotidien et les actions du quotidien, sur les pratiques vidéographiques comme mon objet de recherche par exemple, et qui peut être à des fins non marchandes comme ce blog ou le corps universitaire public, ou des fins marchandes à savoir essentiellement le secteur publicitaire.

Quant à la notion de trace, elle serait une perception des représentations physiques, sociales, culturelles et symboliques inscrites pour transmettre, communiquer. C’est un parcours de la mémoire, et la question de la durabilité de l’objet smartphone est intéressante à poser et sans nécessairement le comparer au papier par exemple, un parcours qui est séquencé par de multiple grilles de transcriptions et d’interprétations.

S’il y a une définition à retenir quant à mon objet de recherche, c’est de considérer le smartphone comme une unité de tournage/montage/diffusion, un canif tout en un de notre mémoire vidéographique. Les textes de Richard Bégin sont d’ailleurs intéressants pour approfondir la définition de la pratique en question, lui parle de «mobilographie». Son blog : http://technes.org/fr/Membres/Richard-Begin/

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